Accord de partenariat économique intérimaire : La Côte d’Ivoire se prépare à ratifier
La Cote d’ivoire se prépare à ratifier l’Accord de partenariat économique (APE) intérimaire signé en novembre 2008 avec l’Union européenne (UE). Hier mercredi 11 août 2016 devant les députés membres de la commission des affaires extérieures réunis en session extraordinaire, le Ministre de l’Intégration Africaine et des Ivoirien de l’Extérieur, Ally Coulibaly a présenté le projet de loi autorisant le Président de la République à ratifier l’accord. Le projet a été adopté à l’unanimité des députés après de vifs échanges avec le commissaire du gouvernement qui n’a pas manqué de donner toutes les explications souhaitées.
Devant les députés, le ministre Ally Coulibaly a rappelé l’urgence d’aboutir à une ratification eu égard aux enjeux qu’il revêt.
L’APE intérimaire conclu dans l’attente de la finalisation d’un accord régional avec l’ensemble des pays ouest-africains (dont les 15 membres de la CEDEAO) offre à la Côte d’Ivoire, gros exportateur notamment de produits transformés du cacao, de banane, de conserves de thon et de bois, un accès préférentiel au marché de l’Union européenne
Cet accord devait être remplacé par celui signé en 2014 entre l’UE et les pays d’Afrique de l’Ouest. Cependant certains Etats (le Nigéria, la Gambie, la Mauritanie) rechignent à le signer, contrariant ainsi la mise en œuvre de l’APE. Ainsi, a demandé l’UE à la Côte d’Ivoire et au Ghana de ratifier, avant la fin août, l’accord intérimaire existant, une dernière fois prorogé en 2014, faute de voir certaines de leurs exportations taxées sur le marché européen à compter du 1er octobre 2016.
A titre d’illustration, c’est quelque 9,3 milliards FCFA par an pour le beurre de cacao et 17 milliards FCFA pour la pâte de cacao qu’allait, en cas de non ratification, désormais payer la Côte d’Ivoire au titre de droits de douane, contre zéro franc actuellement. Pour la banane, les taxes s’élèveraient à plus de 20 milliards FCFA l’an, a confié le Ministre Ally Coulibaly. « A terme, c’est la politique d’industrialisation de la filière en serait affectée puisque notre pays utilise actuellement son avantage comparatif dans le secteur pour développer les activités de transformation et commencer à exporter du cacao à plus forte valeur ajoutée », a expliqué le Ministre Ally Coulibaly
Aussi, s’agit-il pour la Côte d’Ivoire de mettre en avant ses intérêts sans toutefois remettre en cause en cause la politique d’intégration régionale menée par le Président de la République Alassane Ouattara, a expliqué Ally Coulibaly.
« Notre préférence va à l’accord régional signé en 2014 par 13 pays de la CEDEAO sur 15 qui est plus avantageux. Et je puis vous assurer que les efforts vont se poursuivre pour que tous les pays de la CEDEAO signent cet accord. En attendant, il est de notre intérêt de ratifier l’accord intérimaire qui nous lie à l’UE », a-t-il expliqué.
Le projet devrait être adopté en plénière dans les prochains jours afin de permettre le respect de l’échéance du 8 septembre 2016 fixée par l’UE pour la réception par sa commission de tous les actes de ratification des pays signataires.
A.K.