Affaire des écoutes téléphoniques / Soro répond à Zida « On ne doit pas sacrifier l’amitié pour le pouvoir »
Le président de l’Assemblé nationale de Côte d’Ivoire a levé, ce jeudi, la veille du nouvel an, un coin du voile sur sa relation avec les autorités politiques du Burkina Faso. Au cours d’une rencontre avec les populations de Ferké dans le cadre du festival du Tchologo, Guillaume Soro a fait des révélations sur ses liens avec l’ancien Premier ministre Isaac Yacouba Zida. Avant de lui répondre relativement à ses déclarations sur l’affaire des écoutes téléphoniques prétendument attribuées au chef du parlement ivoirien et au général de gendarmerie Djibril BAssolé. « Au Burkina Faso, je n’ai que des amis, le personnel politique m’est connu. Il y a deux ans en arrière, Isaac Zida était en vacance à Ferké, chez moi », a fait savoir Guillaume Soro. Avant de poursuivre. « L’amitié est quelque chose d’important. Sinon, un homme qui a été numéro 2 d’un Etat, Premier ministre, a beaucoup d’informations et de secrets. Mais on ne doit pas sacrifier l’amitié pour le pouvoir. Les postes que nous avons sont éphémères. Quand ces pouvoirs éphémères finiront, il restera l’amitié. Je préfère l’amitié à la boulimie du pouvoir », a craché le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, devant des populations du Tchologo pleines d’admiration. Toutefois, le chef du Parlement ivoirien reconnait que cette année n’a pas été « facile » pour lui, si l’on ajoute l’affaire des écoutes téléphoniques à celle du mandat d’amener émis, le 7 décembre dernier par une juge française contre lui. « Cette année a été particulièrement difficile pour moi. J’ai été meurtri et blessé par ces attaques. Ça n’a pas été facile de se voir vilipendé, injurié. Je ne souhaite cela à personne. C’est jour après jour qu’on jette l’opprobre, l’anathème sur vous. C’était l’année de mon année », a regretté Guillaume Soro. Mais pour lui, « le plus difficile était de ne pas faire front, de ne pas réagir. En ma qualité de président de l’Assemblée nationale, il m’était interdit de répondre à tout. Il fallait me contenir pour ne pas brouiller les relations entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso et entre la Côte d’Ivoire et la France », a-t-il fait remarquer. L’ancien Premier ministre burkinabé a affirmé que les écoutes téléphoniques attribuées à Guillaume Soro étaient authentique, contredisant on ancien ministre de la Sécurité qui avait déclaré que ces écoutes n’étaient pas audibles.
A.K.