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Les pays sanctionnés pour faits de coups d’Etat par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) ont pris leur distance vis-à-vis de l’organisation. La CEDEAO vient donc de se voir amputer de trois de ses membres fondateurs, le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Les trois pays ont décidé, ce dimanche 28 janvier, de quitter l’organisation sous-régionale créée en 1975. Dans un communiqué commun, les trois pays ont listé les raisons de leur départ de cette organisation. Ce que les observateurs craignaient s’est finalement produit.

C’est officiel, la CEDEAO a perdu trois de ses membres. L’annonce a été faite, ce dimanche au Niger par la lecture d’un communiqué commun des trois pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel, le Mali, le Burkina Faso et le Niger. « Désireux de réaliser l’intégration entre les Etats de la sous-région et mus par les idéaux de fraternité, de solidarité, d’entraide, de paix et de développement, leurs Excellences le général Aboubacar Sangoulé Lamizana, le général Moussa Traoré et le lieutenant-colonel Seyni Kountché, respectivement chefs d’Etat de la Haute-Volta (actuel Burkina Faso), du Mali et du Niger, créaient avec douze (12) de leurs pairs, le 28 mai 1975, à Lagos, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). Après 49 ans d’existence, les vaillants peuples du Burkina, du Mali et du Niger constatent avec beaucoup de regrets, d’amertume et une grande déception que leur organisation s’est éloignée des idéaux de ses pères fondateurs et du panafricanisme », lit-on dans le communiqué.

Et à ce titre, la même source avance que la CEDEAO n’a pas apporté l’assistance nécessaire à leurs pays qui font face au terrorisme et à l’insécurité. Pire, explique le communiqué, « lorsque ces Etats ont décidé de prendre leur destin en main, elle a adopté une posture irrationnelle et inacceptable en imposant des sanctions illégales, illégitimes, inhumaines et irresponsables en violation de ses propres textes; toutes choses qui ont davantage fragilisé les populations déjà meurtries par des années de violence imposées par des hordes terroristes instrumentalisées et téléguidées ».

Cette décision de l'Alliance des Etats du Sahel (AES) n'est vraiment pas une surprise. Tous les observateurs l'ont vu venir. Ce que les uns et les autres redoutaient, vient ainsi de se concrétiser. La faute à une CEDEAO qui s'est mise au service d'intérêts étrangers, protégeant les membres du syndicat des chefs d'Etat plutôt que de défendre les vrais intérêts des peuples.