Côte d’Ivoire / La nouvelle vie du fonctionnaire ivoirien, la réalité sur les salaires sous Ouattara
Face à une situation qui stagnait depuis plus de deux décennies, le Président de la République, Alassane Ouattara, et le gouvernement ont pris d’importantes mesures pour relever le pouvoir d’achat des Ivoiriens, en particulier des fonctionnaires. Des mesures qui améliorent les conditions de vie des populations
Il y a 18 ans, on se passait de mon avis lorsqu’il y avait des décisions importantes à prendre dans la famille », se rappelle Maximin Youan Bi Boti, avec un brin de mélancolie. Son statut de professeur de lycée ne comptait pas, à cause de sa situation financière modeste. Il se souvient, l’air amusé, de cette époque où, avec d’autres fonctionnaires, il passait la nuit devant le distributeur automatique de billets, afin d’être parmi les premiers servis, dès que les virements seraient faits. « Je ne pouvais pas retourner à la maison sans argent. Loyer, électricité, transport… autant de dépenses à assurer ». A l’époque, Maximin vivait dans la commune de Yopougon. Là, il pouvait s’offrir un logement décent, à moins de 50 000 FCFA par mois. Son quotidien d’alors, il nous le raconte dans les menus détails. Si du 23 au 25 et parfois le 27 du mois, Youan Bi, faisait le pied de grue devant sa banque, c’est parce que depuis le 15 et quelques rares fois le 18 du mois, il n’avait plus d’argent. Aussi était-il prêt à veiller pour récupérer son salaire, fût-il disponible en plein milieu de la nuit. L’argent en poche, le sourire lui revenait, mais pour combien de temps ? Car, déjà le 18 du mois suivant, il avait recours à une avance sur salaire. Et le même scénario se répétait, au fil des mois. Aujourd’hui, de cette période de “vaches maigres”, Youan Bi rit.
Défis : Œuvrer de concert pour la croissance économique
Le respect des engagements pour la préservation d’un climat de paix. Tel est le challenge de la trêve sociale signée en août 2017, entre le gouvernement et les syndicats de fonctionnaires. Il s’agit pour l’Etat de consolider la résilience de l’économie et garantir la bonne gouvernance ; et pour les fonctionnaires d'assurer la productivité et le respect de la trêve. Toutes choses qui bonifieront durablement l’économie et la redistribution équitable des fruits de la croissance.
Sa situation s’est améliorée depuis les importantes mesures prises en faveur des fonctionnaires par le Président de la République, Alassane Ouattara: déblocage des avancements, paiement du stock des arriérés, réforme de la pension de retraite… pour ne citer que celles-là. Il nous confie à titre d’exemple, que de 2013 à 2015, son salaire a augmenté de près de 70 000 FCFA. Et d’ajouter : « Le déblocage des avancements, c’est le plus gros cadeau du gouvernement aux fonctionnaires ! ». Car, dit-il, avec un avancement tous les deux ans, le fonctionnaire change de catégorie et d’indice salarial. Cette augmentation induite améliore ainsi l’accès au crédit. « C’est très important», ajoute-t- il. Peu de fonctionnaires, par le passé, étaient éligibles aux prêts bancaires. Et, cerise sur le gâteau : la décision du gouvernement de payer le stock des arriérés sur huit ans. Des efforts du gouvernement qui se matérialisent dans le quotidien : un meilleur logement, plus d’aisance dans les déplacements, plus de loisirs, etc. Youan Bi vit désormais dans une villa de 4 pièces à Cocody, bien différente du logement du “temps de galère”. C’est en décembre 2013 que le Président Alassane Ouattara a annoncé dans son traditionnel discours de fin d’année à la nation, le déblocage des avancements des fonctionnaires bloqués depuis vingtcinq ans. Cette mesure aura coûté à l’Etat ivoirien 616 milliards de FCFA en 2014 et 2015. Par ailleurs, les fonctionnaires peuvent évoluer désormais aux grades A4, A5, A6 et A7. En outre, en 2017, le gouvernement a fait droit à l’ensemble des revendications de la plateforme nationale de l’intersyndicale des fonctionnaires et agents de l’Etat. Ces accords ont été assortis d’une trêve de cinq ans, afin de préserver la stabilité sociale, et par voie de conséquence, la croissance économique. Dans les collectivités territoriales, le personnel bénéficie depuis 2016 d’un nouveau barème des salaires, avec un taux uniforme de 8 %. Plus récemment, le corps préfectoral a obtenu de la part du Chef de l’Etat la promesse d’un meilleur traitement corporatif.
Secteur privé
La même attention pour les travailleurs du privé
Les travailleurs du privé ont aussi bénéficié d’une attention particulière du Chef de l’Etat. En 2013, le Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) est passé de 36 607 à 60 000 FCFA, soit une augmentation de 64 %. Quant au revenu moyen, il est passé de 50 725 FCFA en 2012 à 84 195 FCFA en 2016. En 2015, le gouvernement revalorise le barème des salaires minima catégoriels pour 26 secteurs d’activités non régis par la convention collective interprofessionnelle de 1977 : 5 % pour le secteur maritime, 9 % pour le commerce, 11 % pour les secteurs banque et assurance, et 13 % pour les dockers. Concernant la retraite, des revalorisations de 8 % puis de 5 % ont été consenties en 2014 et 2016. Les allocations familiales mensuelles par enfant sont passées de 1 500 à 5 000 FCFA. Enfin, les revenus distribués aux producteurs agricoles ont atteint près de 6 000 milliards de FCFA en 2016, contre 3 000 milliards en 2011.
Niveau d’augmentation des salaires par secteur d’activité, suite au déblocage des salaires
SECTEURS D’ACTIVITÉS SALAIRES 2011 SALAIRES 2016 AUGMENTATION
Agents techniques de santé 222 000 375 000 + 153 000 +69%
Cadres de la santé 450 000 775 000 + 325 000 +72%
Enseignants du primaire 264 000 390 000 + 126 000 +48%
Enseignants du secondaire 419 000 511 000 + 92 000 +22%
Enseignants du supérieur 798 000 1 100 000 + 302 000 +38%
Autres emplois ne bénéficiant Revalorisation indiciaire
pas d’une grille particulière de 150 ou 100 points
* (en FCFA)
Les engagements de l’Etat pour la trêve sociale
Conformément aux discussions avec les syndicats de fonctionnaires, l’Etat a donné son accord pour la satisfaction des revendications suivantes, dont certaines sont déjà réalisées et d’autres en cours d’exécution.
• La révision de la réforme de 2012 des régimes de pensions gérés par l’Institut de Prévoyance Sociale - Caisse Générale de Retraite des Agents de l’Etat (IPS-CGRAE) (acquis)
• La revalorisation indiciaire de 150 ou 100 points, selon la catégorie pour les emplois ne bénéficiant pas d’une grille (acquis)
• L’intégration à la Fonction Publique, par voie de concours exceptionnel, des agents journaliers du secteur public (acquis et en cours d’exécution)
• Le respect des libertés syndicales et l’autorisation des précomptes à la source au profit des syndicats (acquis pour 5 syndicats)
• Le paiement du stock des arriérés de salaire des fonctionnaires, estimé à 249,6 milliards de FCFA (acquis et en cours d’exécution)
Général Issa Coulibaly, ministre de la Fonction Publique, à l’occasion de la signature du protocole d’accord relatif à la trêve sociale, le 17 août 2017.
« Cette trêve doit permettre au gouvernement et à toute la Côte d’Ivoire de travailler dans un environnement social apaisé et créer ainsi un climat économique favorable, devant permettre à l’Etat de continuer de répondre aux attentes des populations. En effet, seul un environnement apaisé, participatif et dynamique permettra de créer les conditions pour une croissance économique durable, créatrice de richesses et d’emplois profitables à tous ».
Perspectives majeures 2018
Les mesures mises en œuvre à compter de 2018 :
• Paiement de la première tranche du stock des arriérés (34 milliards de FCFA)
• Bonification indiciaire catégorielle de 100 ou 150 points
• Institution d’un régime indemnitaire particulier au profit des agents pénitentiaires
• Revalorisation de l’indemnité contributive au logement des personnes paramilitaires
• Octroi aux pompiers civils d’une indemnité contributive au logement
• Intégration à la Fonction Publique d’agents journaliers
Paiement du stock des arriérés :
• 70 % du stock des arriérés montant payés à partir de 2018 sur cinq (05) ans, soit 174,7 milliards de FCFA ; les 30 % restants (soit 74,9 milliards de FCFA) sur trois (03) ans, à partir de 2023.
A.K. Source : Cicg