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Un conflit, impliquant des autochtones et des allogènes, a fait une personne tuée, de nombreux blessés et causé d'importants dégâts matériels, à Bédiala, une localité située à 30 km de Daloa (centre-ouest). 

La commune de Bédiala, plus précisément le village de Nanoufla, comme nous l'évoquions, dans notre parution d'hier lundi 9 décembre 2024, a vécu des scènes de violence inouïe, dans la matinée du dimanche 8 décembre 2024.  Un conflit intercommunautaire, a fait un mort, des personnes grièvement blessées et des biens privés détruits.

En effet, selon les informations fournies par des témoins sur place, l’inhumation de Lucraine Tohé, élève en classe de 3ème qui a trouvé la mort dans des circonstances tragiques et encore obscures, a viré à un affrontement mortel. C’est que le mois dernier, Lucraine avait été retrouvée sans vie dans un puits situé dans l’hôtel de son père. Ce décès, au départ considéré comme une tragédie, a rapidement suscité des soupçons dirigés vers son petit ami. Ce dernier, appréhendé par les autorités, est actuellement en détention préventive à la maison d’arrêt de Daloa.

Malgré les appels au calme des autorités locales, le climat de tension n’a cessé de s’intensifier parmi les proches de la défunte et une partie des habitants de la localité. Ces derniers, frustrés par la lenteur des investigations, étaient manifestement en quête de justice immédiate. C’est donc après l’inhumation au cimetière, qu’un groupe de jeunes, emportés par la colère, a décidé de s’en prendre aux biens du principal suspect.

Des actes de représailles ont déclenché une escalade incontrôlable, entraînant une confrontation entre différents groupes communautaires. Ce qui devait être un moment de recueillement s’est rapidement transformé en une partie de querelle organisée aux conséquences tragiques. La situation a atteint son paroxysme lorsqu’Emilie Kouamé Lou, revenant du cimetière, a été mortellement touchée par balle.  

Selon plusieurs témoignages, l’auteur du tir fatal serait un chasseur traditionnel. Les raisons précises de cet acte restent floues mais cet événement a amplifié la confusion et la panique au sein de la localité. Outre cette victime, plusieurs autres personnes ont été blessées lors des échauffourées. Un conflit intercommunautaire voit le jour.

Les forces de la gendarmerie déployées dare-dare sont arrivés à ramener le calme.  La situation est sous contrôle et un calme précaire continue de régner dans le gros village et les environs.  Mamadou Touré, président du conseil régional du Haut-Sassandra, a dépêché ses Vice-présidents pour apporter assistance et réconfort aux blessés internés de Daloa. 

Y.C.