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Au cours d’une rencontre d’orientation et de coordination de son mouvement, Générations et peuples solidaires (GPS), Guillaume Soro a donné sa position sur l’exclusion des candidats de poids par le régime en place. Ci-dessous, sa déclaration.

« La situation nationale est gravissime, je n’ai pas besoin d’insister par une dérive autoritaire assume d’ailleurs, 4 grandes figure de l’opposition ivoirienne représentant les ¾ de l’électorat national de notre pays ont été arbitrairement radiés des listes électorales, il s’agit de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, Tidjane Thiam et de moi-même. Peut-on réellement encore parler d’élection dans un pays où on choisit ses adversaires comme on choisit des figurants ? Je le dis solennellement ici, je n’accepterai jamais cette exclusion, pas tant que je vivrai. Ce régime a choisi l’injustice comme méthode, l’arbitraire comme politique, la peur comme stratégie.

Nous, nous avons choisi la résistance, la dignité et la fidélité au peuple. Depuis les combats héroïques de nos aînés pour la liberté, jamais le peuple ivoirien n’a plié devant l’injustice héritier de leur courage et de leur dignité, il ne saurait être question pour nous de reculer aujourd’hui devant l’arbitraire. C’est une honte immense, une blessure profonde de constater que celui pour qui nous avons donné les plus belles années de notre vie pour qu’il ne soit pas exclu du débat politique et des élections est aujourd’hui le promoteur acharné de l’exclusion politique. Il fallait que je sois encore en vie pour voir cela de mes propres yeux car si j’étais tombé au front comme tant d’autres qui ont scarifié leur jeunesse, leur liberté, leur avenir pour la Côte d’Ivoire, je me serais retourné dans ma tombe.

Désormais, le temps qui me reste à vivre sur la terre des hommes, je le consacrerai à combattre l’exclusion avec chaque parcelle de force que Dieu m’a donnée. Peut-on construire la paix sur l’injustice ? Peut-on bâtir la réconciliation sur l’exclusion ? Peut-on prétendre à la stabilité en muselant la majorité du peuple ? Non, trois fois non. Car comme le disait Martin Luther king « l’injustice commise quelque part est une menace pour la justice partout ». Nous ne serons jamais les complices de l’injustice. Nous serons ses adversaires acharnés jusqu’à la victoire totale. Je vous le dis, tant qu’il me rester une once d’énergie, je lutterai sans relâche contre l’injustice et l’arbitraire. Jamais je n’accepterai que l’oppression devienne la norme dans notre pays. Mon engagement est total et irrévocable, je vous le dis.

Malgré les obstacles, GPS se prépare à répondre présent dans l’arène politique. Une interpellation directe. Je m’adresse à la communauté internationale et particulièrement à la CEDEAO si prompte, vous l’avez constaté à condamner les régimes militaires mais étrangement silencieuse face aux coups d’Etat civils. Où est la CEDEA0 quand un président viole la constitution, manipule la justice, exclut ses opposants et se prépare à briguer un quatrième mandat illégal et inconstitutionnel de fait ? Où est la CEDEAO, où est la vigilance, où sont les principes de la CEDEAO ? Où est-elle cette CEDEAO lorsque le régime ivoirien écarte méthodiquement toutes les voix crédibles de l’opposition dans une stratégie de verrouillage absolu de pouvoir ? Faut-il attendre une flambée de violence pour réagir ? Faut-il attendre du sang pour réagir ? Faut-il attendre des morts et des morts pour que les chancelleries se réveillent ? La CEDEAO a une responsabilité historique à empêcher que la Côte d’Ivoire ne sombre à nouveau dans le chaos. Elle ne peut continuer à fermer les yeux sur les dérives de celui qui est aujourd’hui le prototype même du coup d’Etat institutionnel permanent. Notre devoir est triple :

1-agir pour la réinscription des candidats injustement radiés,

2-mobiliser nos compatriotes de l’extérieur et de la diaspora pour faire barrage à l’injustice,

3-préparer notre participation politique sous toutes ses formes avec méthode, discipline et détermination.

Nous n’aspirons qu’à la justice et à la liberté mais nous refusons de plier devant l’arbitraire, nous cherchons la paix véritable mais nous ne céderons pas à la soumission, nous voulons la réconciliation mais pas au prix de l’humiliation. Si nous devons affronter l’injustice au prix de sacrifice, nous le ferons par fidélité à notre serment devant le peuple de Côte d’Ivoire ».

A.K.