Côte d’Ivoire / Le juge ordonne la radiation de Tidjane Thiam de la liste électorale : Les espoirs du PDCI sont-ils ruinés ?
Une décision de justice est tombée ce mardi 22 avril 2025 dans laquelle le juge a ordonné la radiation de Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de la liste électorale. Des plaignants avaient contesté son inscription sur la liste électorale et ils avaient saisi la Commission électorale indépendante (CEI)s pour radiation mais la CEI avait rejeté leurs requête, motif pris de ce que Monsieur Thiam avait fourni les pièces requises notamment le certificat de nationalité pour son inscription sur la liste électorale. C'est ainsi qu'ils ont saisi le juge et la décision est tombée. Tidjane Thiam est radié.
En effet, le juge ne conteste pas la nationalité ivoirienne du président du PDCI. Seulement il fait le constat qu'au moment où il s'inscrivait sur la liste électorale, il n'avait pas encore renoncé à la nationalité française donc il n'était pas ivoirien au regard de l'article 48 alinéa 1 de la loi sur la nationalité.
Selon maître Abdoulaye Meité, Tidjane Thiam ne pouvait pas avoir un certificat de nationalité ivoirienne de 1987 à mars 2025 parce que pendant toute cette période, il avait encore la nationalité française acquise à sa majorité. Le certificat utilisé pour se faire inscrire sur la liste électorale n’aurait pas dû lui être délivré.
A l'en croire, l'inscription sur la liste électorale est une présomption simple, elle peut être remise en cause à tout moment. Chose curieuse, personne ne conteste l’inscription de Jean-Louis Billon sur la même liste électorale alors que lui-aussi candidat à la même élection présidentielle et plusieurs autres personnalités avaient la nationalité française ou étrangère au moment de leur inscription.
Voilà une décision qui conforte les détracteurs du régime d’Abidjan dans leur position selon laquelle le chef de l’Etat sortant veut éliminer les candidats sérieux pour aller à la présidentielle d’octobre 2025 pour être sûr de la remporter. En effet, au moment où on fait prévaloir l’article 48 al 1 de la loi sur la nationalité, aujourd’hui défavorable au candidat déclaré et choisi par le PDCI, au même moment on refuse d’organiser la révision de la liste électorale pourtant elle-aussi prévue par la loi. Ce qui suscité encore des craintes quant à une élection présidentielle apaisée, transparente et inclusive.
A.K.