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Mamadou Koulibaly explique en français simple les difficultés cachées derrière le rééchelonnement de dette qu’on essaie de nous présenter comme une chose banale

Mamadou Koulibaly qui est l'une de nos références sur les sujets économiques perçoit « le rééchelonnement comme une pratique par laquelle un débiteur, prévoyant de n'être plus en mesure de régler les échéances futures de sa dette

--selon les conditions initialement prévues, obtient de son créancier qu'il consente à réduire le montant de chacune d'elles et à prolonger la durée de leur remboursement ».

Exemple : tu me dois 20 millions. Selon les conditions initiales, tu devrais me les rembourser en 5 ans soit 4 millions par an. Tu viens me voir aujourd'hui pour plaider. Tu souhaiterais payer 2 millions par an au lieu de 4 millions. Par conséquent, tu ne pourras pas rembourser ce que tu me dois en 5 ans. Tu rembourseras en 10 ans.

N'est-ce pas l'aveu de l'échec d'un modèle économique ? Comment en sommes-nous arrivés là?

Dans une déclaration du 19 novembre 2024, lors de la présentation du projet de Loi de finances devant la commission des Affaires économiques et financières de l'Assemblée nationale, notre ministre du Budget projetait d'allouer 4121 milliards FCFA, soit 26% des dépenses totales de l'Etat ivoirien au service de la dette. Faudra-t-il lui consacrer le 1/3 ? Quelles incidences sur les services sociaux de base ?

Question pour un champion. Nous connaissons tous le poids des acteurs extérieurs dans la géopolitique ivoirienne. N'est-ce pas une occasion en or qui leur est offerte pour accroître leur influence ?

A l'exemple de plusieurs pays ne parvenant plus à faire face au service de la dette, nos créanciers ne vont-ils pas nous "imposer" le type de dirigeant capable de faire face au service de la dette? »

Dr Sylvain N’guessan

Prospective, Défense et Sécurité