Côte d’Ivoire / Conflits fonciers : Des journalistes tirent la sonnette d’alarme
Un groupement dénommé ‘’Journalistes volontaires pour la paix’’ (Jvp) a animé une conférence de presse hier au Plateau pour attirer l’attention du gouvernement sur la recrudescence des conflits fonciers. ‘’Le foncier, germes d’une guerre atroce à éviter à la Côte d’Ivoire’’, tel est le thème qui a fait l’objet de l’échange entre la presse et le mouvement ‘’Journalistes volontaires pour la paix’’ (Jvp). Une occasion pour le président de ce groupement, Nahounou Paulin, de tirer la sonnette d’alarme sur le problème du foncier en Côte d’Ivoire en général, et plus précisément sur le cas du département de Grand-Bassam. Selon le conférencier, depuis 2006, un groupe d’individus se réclamant d’une Mutuelle estudiantine pour le développement de Modeste, village situé au début de la frontière entre le District autonome d’Abidjan et la région du sud-Comoé, ont commencé à attribuer des terrains, moyennant de fortes sommes d’argent, à des personnes physiques ou morales sur les terres. Mais, poursuit-il, pour la délivrance des attestations villageoises qui permettent aux acquéreurs de commencer les démarches administratives pour l’obtention du titre foncier, c’est le roi de Moossou qui en a la charge. Toujours, à en croire le conférencier, le chef du village de Modeste qui s’oppose n’y est pas associé. Et les occupants des espaces indument vendus sont chassés, pourchassés, leurs biens meubles et immeubles détruits sans autres formes de procès. « Ils sont bastonnés par des Forces de l’ordre qui accompagnent les démolisseurs. Certains parmi eux y ont laissé leur peau. Toutes les démarches entreprises n’ont jusque-là abouti à rien. Le ministère de la Construction, la Présidence de la République, la Primature, et bien d’autres autorités ont été saisis du dossier. Rien n’est fait pour savoir la vérité », a-t-il confié. En conséquence, un conflit entre le roi de Moossou qui se réclame propriétaire de ces terres et le chef de Modeste qui s’en réclame beaucoup plus vivement. Ce dernier, explique le conférencier, s’est résigné à porter plainte contre le roi de Moossou pour ‘’vol, faux et usage de faux, violence et voie de fait, etc. ’’. L’affaire, à l’en croire, est pendante devant la section de tribunal de Grand-Bassam depuis le 30 Mars 2016. Pendant ce temps, des travaux de construction se font sur des terrains litigieux, déplore-t-il. « Journalistes Volontaires pour la Paix voudrait interpeler l’opinion nationale et internationale sur un fait à même de déboucher sur une guerre fratricide à la porte d’Abidjan. Le faisant, nous voudrions inviter les uns et les autres au respect de la Constitution ivoirienne », a souhaité le président Nahounou. Le chef de Modeste a été nommé par le Préfet de Grand-Bassam par un arrêté préfectoral depuis 2000. A ce titre, il est le garant de la vie socio-économique de ce village, a expliqué le numéro un de Jvp.
A.K.