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Les statistiques relatives au couvert forestier en Côte d’Ivoire varient mais il en ressort clairement que la superficie a considérablement diminué depuis l’indépendance, époque où le couvert représentait plus de 16 millions d’hectares. A côté de cette diminution due, à n’en point douter, à la surexploitation forestière, nous devons aussi mentionner que la perte de couvert forestier s’est accentuée depuis les crises successives en Côte d’Ivoire, notamment dans les forêts classées et surtout l’arrivée de vague des paysans à la recherche de terres cultivables dans les aires protégées et forêts classées.

      Face à cette situation alarmante, le président de la République, son Excellence Monsieur Alassane Ouattara a lancé le projet «  je plante un arbre pour une Côte d’Ivoire plus verte », le 11 juin 2015 au jardin de Bingerville. C’est fort de ce projet que le Premier ministre son  Excellence Monsieur Daniel Kablan Duncan, a présidé le lancement de  “ l’opération de planting d’arbres “  dans le district d’Abidjan, le samedi 27 juin 2015 en présence du ministre des Eaux et forêts, Monsieur Mathieu Badau Darret.

        Le 18 Juillet 2016, la SODEFOR, société d’Etat créée le 15 Septembre 1966 a lancé ses festivités du cinquantenaire à Kong en aménageant une parcelle d’une superficie de 3,90 ha pour un planting d’arbres afin de faire de cette ville «  une ville verte ».

     Au regard de toutes ces actions menées par le gouvernement et de la SODEFOR, nous pouvons affirmer sans risque de nous tromper que la reconstitution du couvert forestier est en marche.

     Mais d’où vient le fait que la SODEFOR qui a pour mission de lutter pour la préservation de la forêt ivoirienne ne dit mot ou reste silencieuse lorsque les forêts classées sont prises d’assaut par les clandestins et les paysans qui se donnent à cœur joie pour les détruire ? S’interrogent Messieurs Bié Julien et Guhé Kouadio Albert, respectivement Président et Secrétaire Général de l’ONG SAFI (Sauvons la Forêt Ivoirienne).

     Nous profitons de ce point de presse pour féliciter la société THANRY qui en dehors des reboisements qu’elle effectue correctement, aidant ainsi à la reconstitution du couvert forestier, pose des actions sociales dans la région de l’Ouest pour le bonheur des habitants (construction d’école, de centres de santé, de bâtiments administratifs etc.…)  

     A l’analyse de ces reboisements des opérateurs économiques et de la SODEFOR qui sont chaque fois détruits, pendant que l’administration forestière pénalise les reboisements compensatoires mal réalisés ou même non réalisés, l’ONG SAFI se pose des questions suivantes :

ü A quoi répondent donc les reboisements compensatoires ou planting d’arbres dans toutes les villes, s’il faut les détruire après ?

ü Quelles autres dispositions l’Etat prend-il pour mettre fin à ces genres de pratique si tel est que le nouveau code de forestier de 2014 en ces articles 133 et 134 relatif aux sanctions prévues pour ces infractions s’avère non applicable ?

L’ONG soucieuse de la survie de nos forêts fait les recommandations suivantes :

ü Mettre en place une équipe civile dans chaque région de la Côte d’Ivoire qui aidera les agents de la SODEFOR à surveiller nos forêts.

ü Sanctionner tous les auteurs de la destruction de nos forêts y compris les agents des Eaux et Forêts et de la SODEFOR, qui sabotent pour certains la vision du président de la République dans sa politique de reconstitution du couvert forestier.

Note : LOI N°2014-427 DU 14 JUILLET 2014 PORTANT CODE FORESTIER.

CHAPITRE III : Répression des Infractions

Section 2 : Infraction relatives à la dégradation du domaine forestier.

Article 133 : Est puni d’un emprisonnement de deux mois à un an et d’une amende de 100.000 Francs CFA, quiconque.

a)     Fait des défrichements ou des cultures dans les zones affectées à la constitution de forêts

b)    Construit une habitation dans une forêt de protection.

c)     Procède à un déboisement non autorisé dans le domaine forestier protégé.

Article 134 : Est puni d’un emprisonnement de quatre mois à trois ans et d’une amende de 250.000 à 5.000.000 de FCFA, quiconque.

a)     Fait des défrichements ou des cultures dans un domaine forestier classé.

b)    Vend ou achète une portion de forêts classées.

 

                                                               Fait à Abidjan, le 25 Juillet 2016

                                                              LE SECRETAIRE GENERAL

                                                                Guhé Kouadio Albert