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Il était très attendu comme lui-même l’avait annoncé. Guillaume Soro devait s’expliquer sur l’affaire des « écoutes téléphoniques » et sur celle concernant le mandat d’amener émis contre lui par la juge française, il y a quelques jours. Mais le président du parlement ivoirien n’a pas voulu enfler la polémique sur le premier sujet qu’il considère comme des « chimères ». C’est pourquoi, Guillaume Soro a opté de s’en remettre au chef de l’Etat, celui-là même qui a décidé de se saisir de l’affaire. « Sur l’affaire des pseudo-écoutes téléphoniques. Que de chimères ! J’ai longuement évoqué le sujet avec le président de la République Son Excellence Alassane Ouattara à Paris et ici même à Abidjan. Avec lucidité et fermeté, le chef de l’Etat a tranché. Il ne me revient donc pas de faire vainement perdurer la polémique, même si j’ai été choqué au plus haut point d’être victime de l’une des pires campagnes de dénigrement et de calomnie jamais orchestrées contre ma personne et mon combat politique. J’ai été blessé et meurtri », a fait savoir le président de l’Assemblée nationale. Et ce, malgré la douleur de la calomnie, du dénigrement et de la médisance qui l’étreint. Mieux, Guillaume Soro a décidé de célébrer l’excellence des relations entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Sans rancune aucune ni velléité de règlement de compte avec quelque autorité burkinabé que ce soit. « J’ai la conviction profonde que l’intégration réussie des peuples, contribuera à l’intégration politique du continent et à son essor économique. Ne sommes-nous pas tous heureux qu’enfin, il ait été mis fin aux vexations et aux humiliations liées au contrôle des cartes de séjour ! C’est pourquoi, bien que meurtri, ma volonté constante demeure de souhaiter le meilleur avenir possible à ce pays frère et ami ». Guillaume Soro est plutôt reconnaissant à son bienfaiteur. « Le Burkina Faso, vous le savez tous, est un pays fort particulier pour moi. C’est le pays qui m’a accueilli aux heures les plus graves de mon existence en m’offrant l’exil. J’aime le Burkina Faso. L’honneur et la dignité du peuple burkinabè ont été aussi une des raisons de notre combat politique global, parfois au péril de nos vies, quand il fallut faire cesser l’horreur de la xénophobie qui menaçait de déstabiliser notre sous-région ». L’affaire des « écoutes téléphoniques » est donc close.

A.K.