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Au cours d'une conférence de presse qu’il a animée, ce jeudi 13 février 2025,                                  le procureur de la République près le tribunal de première instance d'Abidjan, Koné Braman Oumar, s'est prononcé sur les affaires Damana Adia alias Pickas et Banouakou Koua Justin. Il a fait remarquer aux hommes politiques que cette qualité ne leur confère aucune impunité.

« Je voudrais dire aux uns et autres que mon parquet est prêt physiquement, psychologiquement, à apporter la réponse judiciaire appropriée à toute personne, quelle qu'en soit sa qualité, d'homme politique ou agent d'exécution, pour toute action subversive, pour toute tentative de déstabilisation de la Côte d'Ivoire. Nous sommes prêts donc. La Côte d'Ivoire a besoin de la paix. Il faut qu'on tourne ces pages sombres et qu'on passe à autre chose », a menacé le magistrat hors hiérarchie.

Koné Braman concluait ainsi sa conférence de presse relative aux affaires Damana Adia alias Pickas et Banouakou Koua Justin. Deux prévenus condamnés à dix ans d'emprisonnement ferme chacun par le tribunal. En réponse à certaines préoccupations exprimées par les journalistes, lors de cette conférence, suite à la condamnation de ces derniers et surtout au regard de la période choisie, neuf mois de la prochaine présidentielle, le procureur de la République a fait remarquer que c'est une coïncidence peut-être malheureuse que le procès se tient à environ neuf mois de la présidentielle.

« La procédure concerne des faits criminels et on ne peut juger les faits criminels comme des faits délictuels », a-t-il relevé. Et de préciser que « le temps de la justice n'est pas le temps des politiciens ».

Pour ce qui est de la motivation de la condamnation de Damana Adia Pickas, le chef du parquet a indiqué qu'il n'a pas été poursuivi en raison de sa qualité d'homme politique, mais il l'a été en raison des faits qui lui sont reprochés et qui sont d'une particulière gravité.

« Ce sont des faits criminels », a souligné le conférencier.  « Damana Pickas a été cité dans plusieurs autres dossiers d'actions subversives. Il n'a pas été poursuivi parce qu'on n'avait pas d'éléments probants. Ici, on a estimé qu'il y avait des éléments probants, c'est pour cela qu'il a été inculpé et placé sous contrôle judiciaire. Sinon, il ne s'agit pas de se venger. L'acte qu'il a posé ne concerne pas le procureur, le procureur n'est pas politique, le procureur poursuit des faits », a fait savoir Koné Braman. Il poursuit avec cette mise en garde: « Il faut noter une fois pour de bon, la qualité d'homme politique ne constitue pas une immunité. Il faut que ce soit clair pour tous les hommes politiques. Si vous commettez des faits susceptibles d'être poursuivis sur la base du code pénal, alors nous allons donner la réponse judiciaire qu'il faut pour les faits commis. Tant que la sécurité de l'Etat est menacée, je vais réagir avec la dernière énergie et de façon efficace ».

Le mercredi 12 février 2025, Damana Adia dit Pickass et Ikpo Lagui ont été reconnus coupables des faits d'atteinte à la défense nationale, d'attentat contre l'autorité de l'Etat, de participation à une activité mercenaire et d'association de malfaiteurs. En répression, ils ont été condamnés à dix ans d'emprisonnement. Il leur est fait interdiction de paraitre sur toute l'étendue du territoire national pour cinq ans, à l'exception de leur département de naissance, Abidjan pour Damana Pickass.

S'agissant de Banouakou Koua Justin, le tribunal l'a déclaré coupable des faits de trouble à l'ordre public, d'attentat contre l'intégrité du territoire national et de participation à un mouvement insurrectionnel et en répression, l'a condamné à dix ans d'emprisonnement ferme. Il lui a également été fait interdiction de paraitre sur toute l'étendue du territoire pour cinq ans, à l'exception du département de Korhogo, son lieu de service, et du district d'Abidjan, son lieu de naissance.

S.B.