Leadership féminin : Pr Séraphin Essane lève un coin du voile sur la condition de la femme
La Chaire de leadership en enseignement Mambé Marthe Irma sur femme et religion de l’Institut de théologie et de science de religion (Itsr) de l’université Tahard Sarê a organisé, hier jeudi 15 mai 2025, sa première conférence scientifique à Cocody au Centre de recherche et d’action pour la paix (Cerap). Cette conférence avec pour thème, ‘’laboratoires des disciplines rares sur la femme’’ qui entre dans le cadre du Symposium des sciences religieuses a été animée par le professeur Séraphin Essane, fondateur et recteur de l’Université Taharq Sarê. Le terme laboratoire a été défini par le savant au sens large comme un lieu de rencontre mais au sens restreint et scientifique comme un programme de recherche. Ces programmes déjà rares dans les universités, sont absents en Afrique selon le professeur.
« C’est une discipline rare surtout quand il s’agit de la connaissance de la femme », fait-il savoir. Allusion faite aux études féministes mais pour Séraphin Essane, le vocabulaire est codifié et cela n’a rien à voir avec les mouvements féministes. « L’enjeu transversal est de contextualiser le mot féministe. Derrière ce mot, il y a des programmes de recherche des disciplines rares », précise-t-il.
Cependant, le professeur note des avancées dans la condition de la femme avec l’Hermeneutique. « Partout, la femme a un langage. La femme nous parle à travers un langage profond qu’on appelle le féminisme. La connaissance profonde de la femme nous conduit à la phénomélogie. Cela va faire rencontrer la femme et la spiritualité. Il y a un ensemble de disciplines rares mais essentielles à découvrir quand il s’agit de connaître la femme », explique le professeur Essane. A l’en croire, « dans les sciences sociales classiques, la femme est absente, marginalisée. Les sciences humaines parlent beaucoup de l’homme mais on ne voit pas la femme. L’Hermeneutique est la science du genre. Le sexe est biologique, le genre est social. Le sexe est donné par la nature, le genre est construit. Toutes les sociétés humaines ont imposé à la femme un rôle invariant. L’homme a la primauté sur la femme ».
Toutefois, à partir des années 1960, les grands mouvements vont s’opérer et, poussées par la loi, les femmes universitaires vont sonner la révolte aux Etats-unis et au Canada. « Les enseignantes, les professeures et les chercheures vont bousculer la tradition et opérer la rupture. La femme doit se lever sous des conditions artificielles. La femme refuse les valeurs morales au sens habituel du terme, elle rejette l’image traditionnelle de la femme qui consiste à la confiner à s’occuper de la maison, à faire des tâches domestiques, à faire des enfants. La femme cherche la vérité de sa condition, de son futur. Son but ultime, s’ouvrir à des valeurs hautement spirituelles », a expliqué le professeur Séraphin Essane.
A.K.