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L’apparente solidarité affichée par les leaders de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) semble s’effriter au fil des sommets de cette organisation. L’intervention militaire annoncée contre les putschistes au Niger a fait naître une profonde division au sein des chefs d’Etat de la Cedeao.

En effet, contrairement à l’idée d’installer Mohamed Bazoum dans son fauteuil par la force militaire prônée par Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, Macky Sall du Sénégal et Bola Tinubu du Nigéria, plusieurs autres chefs semblent avoir opté pour la voie diplomatique de négociation. C’est le cas de Patrice Talon du Bénin et Faure Gnassingbé du Togo.

Ainsi, le président sénégalais Macky Sall a fait partie des chefs d’État de la Cédéao qui ont décidé d’activer et de déployer la force en attente de la communauté ouest-africaine pour la restauration de l’ordre constitutionnel au Niger – même si la porte est toujours ouverte à une résolution pacifique.

Mais le recours à la force divise et implose même la Cedeao. D’après Les Echos, lors de la session extraordinaire de la Cedeao sur le Niger à Abuja, Macky Sall a explosé sa colère contre le président togolais Faure Gnassingbé.

En effet, le président sénégalais n’a pas aimé la discrète médiation initiée par le chef d’Etat togolais qui s’est rendu dans la soirée du 8 aout dernier à Niamey pour rencontrer les putschistes. Il a reçu en audience deux caciques du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) : le numéro deux, le général Salifou Modi et le colonel Ibro Amadou Bacharou.

Macky Sall s’est agacé de ne pas avoir préalablement consulté par son homologue togolais. « Nous voulons une paix durable au Niger dans une Afrique sans coup d’État. La priorité du continent doit être la lutte contre le terrorisme, la sécurité et le développement avec de l’emploi pour les jeunes. (…) C’est pourquoi, au sein de la Cédéao, nous sommes fermes, ce (coup d’État) est inacceptable. Si les militaires nigériens veulent la paix, qu’ils libèrent le président (Mohamed Bazoum), qu’ils rendent le pouvoir pour un retour à l’ordre constitutionnel », a déclaré le président sénégalais.

A.K. avec senenews