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Le procès de l’ancien Président ivoirien Lauarent Gbagbo et de Charles Blé Goudé, un ancien ministre de la Jeunesse et chef d’une milice pro-Gbagbo, doit s’ouvrir le 28 janvier 2016 à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye.

Ils sont accusés de quatre chefs de crimes contre l\'humanité pour des abus commis pendant la crise postélectorale que la Côte d’Ivoire a traversée entre 2010 et 2011.

Des membres du personnel de Human Rights Watch seront présents dans la salle du tribunal pour l’ouverture du procès et en rendront compte en direct sur Twitter. Human Rights Watch a également publié aujourd’hui un document de questions & réponses à propos de cette affaire.

« Les forces pro-Gbagbo ont provoqué le chaos en Côte d’Ivoire, commettant des exactions indescriptibles, notamment des viols en réunion, des actes de torture et des meurtres », a déclaré Param-Preet Singh, conseillère juridique senior au programme Justice internationale de Human Rights Watch. « Le procès devrait offrir aux victimes des forces pro-Gbagbo des réparations qui leur sont dues depuis longtemps, et faire la lumière sur la structure du pouvoir qui a conduit à des exactions de masse durant la crise postélectorale. »

Gbagbo a refusé de se retirer lorsque la Commission électorale indépendante et les observateurs internationaux ont proclamé son rival, Alassane Ouattara, comme le vainqueur de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010 — déclenchant cinq mois de violence. Au moins 3 000 personnes ont été tuées et plus de 150 femmes ont été violées pendant cette crise, les forces armées des deux parties au conflit s’en prenant aux civils selon leur affiliation politique, et parfois aussi selon leur appartenance ethnique et religieuse.

Le procès conjoint de Gbagbo et de Blé Goudé est le premier procès de la CPI à traiter des exactions commises en Côte d’Ivoire. Gbagbo est également le premier ancien chef d’État à être jugé par la CPI, ce qui montre que la justice de la Cour peut atteindre des personnes puissantes accusées de crimes odieux.

La CPI a émis un mandat d’arrêt encore en suspens à l’encontre de l’ex-Première dame, Simone Gbagbo, qui est toujours détenue en Côte d’Ivoire.

Hrw.org